Gare de Perrache

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00194
technique 1 photographie numérique : couleur
description Inscription(s) sur l'image : "Peu avant la Libération de Lyon, / la Gestapo a fait partir le 11 août 1944, / de la gare de Lyon Guillotière / un ultime convoi de déportés. / Environ 400 résistants ont été dirigés / vers les camps / du Struthof pour les hommes, / de Ravensbrück pour les femmes. / Environ 350 juifs, dont 25 enfants, / ont été dirigés vers le camp d'Auschwitz-Birkenau. / La Gestapo et ses complices ont perpétré / du 17 au 21 août, / les massacres de juifs et de résistants, / à Saint-Genis-Laval (120 morts) / et à Bron (109 morts). / Ces martyrs / avaient été extraits de la prison de Montluc. / Souvenez-vous des victimes de la barbarie Nazie" ; "Association / 'Les fils et les filles / des déportés juifs de France'" ; "Association "Des rescapés de / Montluc et des internés et / déportés de la Résistance'" ; "Le département du Rhône / le 11 août 2004" (plaque mémorielle).
historique Cette plaque a été apposée le 11 août 2004 pour rappeler le départ du convoi de déportés no.78 avec le train no.14166 qui emmenait, soixante ans auparavant, environ 400 Résistantes et Résistants et environ 350 Juifs dont 25 enfants. A cette occasion, Jean Lévy, représentant régional de "l'association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France", a rappelé l'histoire de ce convoi : "Les internés ont quitté la prison Montluc le 11 août 1944 vers midi pour la gare de marchandises de Lyon-Guillotière dans le 7e arrondissement. Là, ils ont été embarqués par groupes séparés : Juifs, Résistantes, Résistants et le convoi a quitté Lyon vers 14h30 sous une forte chaleur pour rejoindre Paris, Drancy pour les Juifs, Romainville pour les Résistantes et Compiègne pour les Résistants. Les wagons étaient de 3e classe avec 12 personnes par compartiment. A Dijon, par suite de bombardements, le train a bifurqué sur Issur-Tille, Langres et Chaumont où, suite à la destruction d'un pont sur la Marne, il a été dirigé vers Vittel. Le convoi est resté trois jours dans cette gare, autour du 16 août 1944, la locomotive ayant été utilisée pour remorquer un train militaire. Le peu de nourriture et d'eau a été apporté par la population, par la Croix-Rouge selon certains témoins, pour tenter de remédier au dénuement extrême des convoyés qui souffraient terriblement de la soif et étaient "couverts de vermines". Le convoi a repris son parcours sur Belfort, Strasbourg, Rothau où les Résistants ont été débarqués pour le camp du Struthof. Le train est revenu sur Strasbourg pour rejoindre Francfort où les Résistantes ont été séparées des Juifs pour être dirigées sur Ravensbrück qu'elles ont atteint le 21 août 1944. Les Juifs sont arrivés à Auschwitz-Birkenau le 22 août 1944 avec des personnes décédées au cours de ce voyage infernal de onze jours. Ce convoi n'ayant pas été annoncé, ne comportant aucune liste de déportés, l'effectif vivant a été parqué dans les baraques où il a été secouru tant bien que mal par d'autres déportés. C'est vers le 7 septembre 1944 que les nazis de Birkenau ayant été prévenus de la provenance de cette déportation, ont procédé à la sélection. 128 personnes au minimum ont été gazées à partir du 7 septembre 1944, 117 hommes au minimum ont été sélectionnés pour le travail, 63 femmes au minimum ont été sélectionnées pour le travail. Survivants en 1945 : 17 hommes et 19 femmes. Lors du procès Barbie à Lyon en 1987, le convoi no.78 fut un des points principaux de l'acte d'accusation, évoqué avec émotion au cours de plusieurs audiences poignantes, grâce aux témoignages pathétiques de plusieurs survivants." La plaque évoque aussi les massacres de Bron où 109 personnes ont été exécutées du 15 au 21 août 1944. Les charniers furent découverts après la Libération. Autre lieu de massacre figurant sur la plaque, celui de Saint-Genis-Laval avec l'exécution d'environ 120 personnes près d'un fort militaire, dit fort de Côte-Lorette. La plupart des corps, calcinés, seront méconnaissables ce qui ne permettra qu'une identification partielle des victimes.
note bibliographique Les plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU]. - Victimes de l'occupation à Lyon et alentour : 81 monuments, 11 parcours / Bruno Permezel, 2001, p.118. - Bulletin des Amis du CHRD, no.27, novembre 2004.

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